Japon : l'eau contaminée de Fukushima pourrait être déversée dans l'océan Pacifique

par Baptiste

30 Septembre 2019

Japon : l'eau contaminée de Fukushima pourrait être déversée dans l'océan Pacifique
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Plus de huit ans se sont écoulés depuis le terrible tremblement de terre et le raz-de-marée qui, en mars 2011, au Japon, ont fait plus de 15 000 morts, plus de 4 000 disparus et causé d'énormes dégâts aux structures et infrastructures dans de nombreuses régions du pays.

Un tremblement de terre d'une magnitude de 9,0 Richter n'avait jamais eu lieu dans la région japonaise et, comme beaucoup s'en souviendront, le raz-de-marée qui en a résulté, avec des vagues atteignant 40 mètres de haut, n'a pas épargné les centrales nucléaires.

Les réacteurs des centrales de Fukushima Dai-Ni et de Fukushima Dai-ichi, bien qu'ils aient été arrêtés après l'événement climatique, ont subi des dommages et des explosions considérables. Pour contenir les 200 mètres cubes d'eau nécessaires quotidiennement au refroidissement du combustible radioactif, il a fallu installer près de 1 000 réservoirs depuis la catastrophe. Aujourd'hui, un problème majeur se pose, et les solutions semblent aussi incertaines qu'inquiétantes.

via The Guardian

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IAEA Imagebank/Flickr

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Tepco, la société d'énergie qui gère le complexe nucléaire de Fukushima, a annoncé que, d'ici 2022, l'espace de stockage de l'eau contaminée, utilisée pour refroidir les réacteurs endommagés, sera épuisé. Actuellement, les réservoirs contiennent plus d'un million de mètres cubes de liquide radioactif et la capacité maximale du site devrait être de 1,37 million. Pour cette raison, l'entreprise, en collaboration avec le gouvernement japonais, étudie des alternatives et des solutions plausibles.

La construction d'autres réservoirs ou le stockage souterrain de l'eau semble lointain, étant donné l'énorme risque sismique auquel le Japon est constamment exposé. Les experts travaillent donc à évaluer et à analyser toutes les options disponibles. L'une d'elles semble avoir fait l'objet d'une fuite d'information concernant le ministre japonais de l'Environnement, Yoshiaki Harada.

Le député ministériel aurait affirmé, entre autres hypothèses, qu'on envisage aussi de déverser de l'eau contaminée directement dans l'océan Pacifique, après l'avoir diluée et libérée de certains isotopes radioactifs nocifs, mais pas de tous.

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IAEA Imagebank/Flickr

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De telles nouvelles ne pouvaient que susciter l'émoi et la controverse. Pour les associations environnementales, les habitants, les pêcheurs, mais aussi pour le gouvernement de la Corée du Sud voisine, l'opposition à une telle perspective est totale. À ce jour, nous n'avons toujours pas la technologie nécessaire pour séparer complètement l'eau du tritium, du césium et de l'iode, des isotopes radioactifs de l'hydrogène.

Bien que les autorités estiment que l'eau contaminée rejetée dans l'océan peut contenir cette substance en quantités négligeables et non nocives, ce type de solution est loin d'être la bienvenue. De surcroît, le ministre n'a pas précisé comment et dans quelle mesure le déversement se produirait, ce qui suscite de nombreux doutes et préoccupations.

Pour l'instant, comme d'autres sources gouvernementales l'ont souligné, ce ne serait qu'une hypothèse personnelle avancée par Harada. Toutefois, l'absence d'autres mesures de la part de Tepco et les analyses qui prédisent des risques élevés pour la santé humaine et les écosystèmes n'augurent rien de bon pour une solution, qui ne risque au final que d'empirer la catastrophe environnementale qui a déjà eu lieu.

naturalflow/Flickr

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