Avoir un travail où vous devez obligatoirement sourire peut avoir des effets très graves sur votre équilibre émotionnel

par Baptiste

11 Août 2019

Avoir un travail où vous devez obligatoirement sourire peut avoir des effets très graves sur votre équilibre émotionnel

À moins que vous ne soyez un éleveur de bébés pandas ou un dégustateur de chocolat, vous pouvez convenir avec nous qu'aucun travail ne peut être défini comme exempt de périodes difficiles et fatigantes. Souvent, les problèmes viennent d'un patron exigeant, parfois d'une poignée de collègues pressants, mais souvent, ce qui rend les journées difficiles, c'est le contact permanent avec le public.

Ceux qui travaillent avec les clients doivent "par contrat" maintenir une attitude bienveillante quel que soit le niveau d'impolitesse de la personne en face d'eux. En d'autres termes, on s'attend à ce qu'un employé sourie, même lorsqu'il veut crier sa rage ou dire ses quatre vérités. Une étude publiée dans le Journal of Occupational Health Psychology a toutefois mis en lumière le danger de ce processus, en le reliant à l'apparition d'un profond malaise qui conduit dans de nombreux cas au vice de l'alcool.

Ray Sawhill/Flickr

Ray Sawhill/Flickr

La recherche a été menée sous la forme d'une entrevue téléphonique sur un échantillon de plus de 1 500 travailleurs américains. Le résultat, après analyse des données, est stupéfiant : ceux qui devaient faire semblant d'être polis, souriant aux clients pendant les heures de travail, étaient enclins à s'offrir plus d'un verre à la fin de la journée. Mais pourquoi ce lien étrange, même chez des personnes qui n'avaient jamais eu tendance à consommer de l'alcool ?

laughlin.af.mil

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Alicia Grandey, professeure de psychologie à la Penn State University qui a participé à l'étude, a lié ce processus à la nécessité de contrôler les émotions de manière forcée. Ceux qui doivent réprimer leurs sentiments, surtout ceux négatifs, ont alors tendance à être incapables de contenir l'impulsivité une fois les heures de travail terminées. Ainsi, un petit verre de rien du tout après le travail finit par déclencher un besoin de défoulement qui se traduit très souvent par une consommation d'alcool incontrôlée et non naturelle.

Le vide émotionnel découlant du fait d'avoir à faire semblant et de sourire pendant des heures et des heures, se transforme en un implacable besoin de donner libre cours à son soi-même, et l'alcool devient un moyen parfait pour atteindre ce résultat.

De plus, ce processus ne semble pas lié au niveau de rémunération. Être bien payé pour son travail aide à mieux le supporter à long terme, mais les effets quotidiens sur l'équilibre émotionnel sont exactement les mêmes que ceux d'un travailleur sous-payé.

Que pensez-vous des résultats de cette étude ? Avez-vous déjà eu une expérience de travail en contact avec le public et ressenti cette forme de stress ?

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