Os brisés, peau brûlée et contes fantomatiques: c'est ainsi qu'était le dîner de Noël à l'époque victorienne

par Baptiste

30 Décembre 2017

Os brisés, peau brûlée et contes fantomatiques: c'est ainsi qu'était le dîner de Noël à l'époque victorienne
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Si la perspective de passer les fêtes de Noël avec des membres de votre famille qui vous bombarderont de questions vous semble terrifiante, peut-être que vous irez mieux de savoir comment les familles victoriennes passaient ces mêmes festivités (plus ou moins la seconde moitié du 19e siècle).

Si de cette période historique nous avons hérité de nombreux éléments qui entourent Noël, comme l'arbre, les cadeaux ou les chants, certaines traditions sont certainement arrivées sous une forme beaucoup plus douce.

Parmi celles-ci, le fameux jeu de la "gueule du lion", en anglais "snapdragon", très populaire tout au long de l'hiver mais surtout la veille de Noël.

NB: Les pratiques de célébration décrites dans ce texte ne concernent pas nécessairement TOUTES les familles victoriennes; en effet, les coutumes varient considérablement selon la classe sociale et le patrimoine traditionnel de chaque groupe familial.

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Boston Public Library/Flickr

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Le jeu consistait à se placer en famille ou entre amis autour d'une table, sur laquelle on plaçait un grand bol peu profond, une sorte de grand plateau. Des raisins secs étaient placés à l'intérieur, mais aussi des amandes, des fèves ou de petites prunes.

Par la suite, le récipient était rempli d'eau-de-vie, en quantité suffisante pour couvrir largement les raisins; ce n'est qu'alors que le liquide était brûlé.

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Boston Public Library/Flickr

Boston Public Library/Flickr

Pour rendre les choses plus spectaculaires, les lumières étaient abaissées de sorte que les visages des joueurs soient illuminés par la lumière fantomatique des flammes. Chacun son tour, tout le monde devait prendre le raisin sec du récipient rapidement avec les mains et, pendant qu'il brûlait, le mettre dans sa bouche pour éteindre la flamme avant de l'avaler.

Inutile de souligner à quel point tout cela était dangereux, aussi bien pour l'appareil buccal que pour les flammes.

Selon les récits, cependant, le jeu était incroyablement drôle et déclenchait une grande hilarité à chaque fois qu'un joueur échouait dans cette mission rocambolesque. Rien n'annonçait mieux l'arrivée de Noël que de voir des gens aux mains brûlées ou à la langue douloureuse.

Ziggurat/Wikipedia

Ziggurat/Wikipedia

Snapdragon n'était pas le seul jeu cruel, il y avait aussi le terrifiant Blind Man’s Buff, dans lequel un homme avait les yeux bandés et devait en poursuivre d'autres. Si cela ne vous semble pas particulièrement violent, imaginez que dans ce jeu il était permis de jeter les autres participants par terre dans la fureur de la chasse (rappelez-vous que la consommation d'alcool était constante) et qu'il n'était pas rare que l'on sorte de ce jeu avec les bras ou les jambes cassés. D'ailleurs, les fractures étaient si fréquentes que certains insinuaient que cette tradition étaient soutenue par les lobbies des médecins orthopédistes, qui assuraient la guérison de toutes ces fractures.

En plus de cela, il y avait beaucoup d'autres jeux pendant les fêtes, et tous avaient plus ou moins des implications sanglantes ou obscènes.

The British Library/Flickr

The British Library/Flickr

Si les jeux de Noël se sont adoucis avec le temps, on peut en dire autant de la littérature: le Noël victorien a été rempli de magie et de mystère. Les fables qui étaient racontées devant la cheminée comprenaient des fantômes et des créatures surnaturelles, qui finissaient par effrayer petits et grands: un héritage littéraire très différent du nôtre, qui au fil des ans est devenu un ensemble de bons sentiments et d'histoires à fin heureuse...

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