L'ennemi de mon ennemi est mon ami : désormais, même la science le dit

par Baptiste

10 Mai 2024

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On dit que l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Cette expression puise ses racines dans l'histoire, et certaines de ses variantes se retrouvent dans des témoignages assez anciens, tels que la Bible et l'Arthaśāstra. Aujourd'hui, ce dicton est lié à la théorie de l'équilibre cognitif proposée par le psychologue Fritz Heider, et récemment, une étude en a confirmé la validité. En somme, dire que l'ennemi de mon ennemi est mon ami est vrai, et la science le soutient également. Voyons comment cela est possible.

La théorie de l'équilibre cognitif

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Nous sommes dans les années 1940, et Fritz Heider propose la théorie dite de l'équilibre cognitif, dont les développements s'inscrivent dans le domaine de la psychologie sociale. Dans ses recherches, le psychologue examine la manière dont la cohérence cognitive influence les relations et les attitudes. Heider suggère que les individus ont tendance à maintenir un état d'équilibre au sein d'un système et, en même temps, cherchent à rétablir la cohérence dans les situations où l'équilibre fait défaut.

Selon Heider, les actions de chaque personne peuvent s'expliquer par la tentative de maintenir une stabilité psychologique, ou disons de trouver une cohérence. Il s'agit d'une théorie qui a contribué à définir des concepts tels que la dissonance cognitive, et que certains chercheurs ont liée au célèbre adage de l'introduction. Car, en somme, pourquoi l'ennemi de mon ennemi est-il mon ami ?

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Nouvelles recherches sur l'équilibre cognitif

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Deux chercheurs de la Northwestern University, Bingjie Hao et István Kovács, ont associé les concepts clés de la théorie de l'équilibre cognitif de Heider. D'un côté dans la vie réelle, les gens ne se connaissent pas tous, tandis que, d'un autre côté, certains ont une attitude plus positive que d'autres. Les deux chercheurs ont donc essayé de démontrer que l'ennemi de mon ennemi est mon ami en utilisant la théorie de l'équilibre cognitif et la physique statistique. Publiée dans Science Advances, l'étude offre de nouvelles perspectives sur les dynamiques sociales, mais aussi sur des systèmes complexes comme les réseaux neuronaux du cerveau. Selon Kovács :

"Nous avons toujours su que cette théorie fonctionnait, mais nous ne savions pas pourquoi. Pendant des décennies, nous avons continué à nous tromper, et la raison en est que la vie réelle est compliquée. Nous avons réalisé que nous devions tenir compte des deux facteurs simultanément : quelles personnes se connaissent et quelles sont plus amicales que d'autres."

Pourquoi l'ennemi de mon ennemi est-il mon ami ?

Des chercheurs ont étudié les réseaux sociaux pour prouver la théorie de l'équilibre cognitif

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Les chercheurs de la Northwestern University ont utilisé des données provenant de diverses sources, principalement des réseaux sociaux, pour répondre à la question. Ils ont découvert que la plupart de ces réseaux sociaux reflètent l'équilibre proposé par Heider. Dans les relations sociales, les gens ont tendance à rechercher l'équilibre et à réduire ainsi la polarisation. De ce point de vue, le principe selon lequel l'ennemi de mon ennemi est mon ami se traduit par un équilibre du réseau, où les relations négatives sont équilibrées par des relations positives.

Bien sûr, le monde réel est différent des réseaux sociaux sur internet, mais le modèle statistique développé par Kovács et Hao a montré comment même les réseaux réels tendent à être plus équilibrés que prévu. Selon les deux chercheurs, il est possible de comprendre en termes mathématiques la dynamique des relations humaines. Quant à savoir si cela peut nous aider à réduire la polarisation des idées sur les réseaux sociaux, nous avons encore quelques doutes...

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