Voici les tatouages qui changent de couleur en fonction des valeurs de glucose, d'albumine ou de Ph du sang

par Laura

04 Août 2019

Voici les tatouages qui changent de couleur en fonction des valeurs de glucose, d'albumine ou de Ph du sang
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Les tatouages représentent encore aujourd'hui la technique de modification corporelle la plus courante au monde. Selon les découvertes anthropologiques, leur naissance remonterait aux anciens Egyptiens.

Dans l'Antiquité, on croyait que certains symboles tatoués sur la peau, avaient des propriétés curatives, comme ceux que l'on a retrouvé par exemple sur la momie de l'homme de Pazyryk en Asie centrale (on parle de 4000 avant JC). Aujourd'hui, la science a en quelque sorte rétabli cette croyance.

Le chercheur Ali K. Yetisen, de l'Imperial College of London, a développé différents types de tatouages qui peuvent reconnaître trois biomarqueurs différents, c'est-à-dire des molécules capables d'identifier des substances particulières.

via Angewandte Chemie International Edition

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Yetisen et al. -Angewandte Chemie International Edition

Yetisen et al. -Angewandte Chemie International Edition

Les tatouages de Yetisen sont capables de mesurer les niveaux de glucose, d'albumine et PH. Ces tatouages particuliers, malheureusement, n'ont pas encore été testés sur l'homme ; les seules études publiées à ce jour ont été réalisées sur la peau de cochon. L'invention de Yetisen permet de surveiller le liquide interstitiel, c'est-à-dire la solution aqueuse présente entre les cellules d'un tissu dont la fonction principale est de réguler les échanges entre les composants cellulaires des vaisseaux sanguins et les cellules d'un tissu donné.

Les trois types de tatouages, comme mentionné, reconnaissent :

  • Albumine (protéine produite par les cellules hépatiques) : de faibles concentrations d'albumine dans le sang indiquent des maladies rénales ou hépatiques. Le tatouage de Yetisen réagit à l'albumine en passant du jaune très clair, presque blanc (faible concentration) au vert pétrole (concentration excessive).

  • Glucose (un glucide) : des concentrations élevées de glucose dans le sang indiquent des problèmes pancréatiques et du diabète. Les tatouages réagissent au glucose en passant du jaune clair/vert (faibles concentrations) au vert émeraude (concentrations élevées).

  • PH (qui mesure l'acidité ou la basicité d'un liquide, en l'occurrence le sang) : le PH du sang humain est d'environ 7,4. Les tatouages sont capables de reconnaître le PH situé sur une plage allant de 5 à 9, passant du jaune canari au bleu.

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Yetisen et al. -Angewandte Chemie International Edition

Yetisen et al. -Angewandte Chemie International Edition

Le seul défaut de ces tatouages spéciaux, et c'est la principale raison pour laquelle ils n'ont pas encore été testés sur les humains, est que le processus de coloration n'est réversible que pour le PH : quand ils atteignent le vert pétrole (pour l'albumine) et le vert émeraude (pour le glucose), les tatouages ne reviennent pas à des couleurs plus claires. Les chercheurs qui ont analysé le problème disent cependant qu'ils sont convaincus qu'à l'avenir, il sera possible de rendre le processus réversible.

Si les études étaient amenées à donner de bons résultats, l'invention de Yetisen représenterait une belle avancée dans la prévention de maladies telles que le diabète, les maladies rénales et cardiovasculaires.

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