Le dodo n'était pas maladroit et lent, mais rapide et puissant, selon de nouvelles recherches : pourquoi a-t-il disparu ?
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L'image que nous avons du dodo dans notre culture est celle d'un oiseau lent et maladroit, un animal condamné à l'extinction. Pourtant, depuis des années, des chercheurs étudient l'écosystème du dodo et sa vie en milieu naturel, malgré le peu de sources disponibles et l'absence d'observation directe. Les résultats sont enfin arrivés, et selon une nouvelle étude, le dodo n'était ni maladroit ni lent, mais rapide et puissant. Voyons comment cela est possible !
Est-il possible de reconsidérer le dodo ?
Oiseau incapable de voler, endémique des îles Maurice, le dodo s'est éteint vers le milieu du 18e siècle. On a longtemps cru que son extinction était due à sa lenteur et à sa maladresse, mais cette idée repose sur des récits de l'époque, souvent peu fiables. Ces récits mélangeaient fréquemment réalité et fiction, tout comme les représentations artistiques fantaisistes et les fossiles incomplets. En somme, plusieurs éléments ont contribué à rendre l'extinction du dodo un véritable mystère, du moins pour la communauté scientifique.
En effet, si la culture populaire a assimilé le dodo à un oiseau stupide, voué à disparaître, la vérité est que nous n'en avons jamais su suffisamment pour l'affirmer avec certitude. Du moins, jusqu'à la publication d'une étude dans la revue Zoological Journal of the Linnean Society, où des chercheurs ont réalisé une révision complète de la taxonomie du dodo. Leur objectif était de répondre à une question vieille de plusieurs siècles : le dodo était-il vraiment aussi peu futé ? La réponse : absolument pas.
Un animal parfaitement adapté
University of Southampton
Pour rendre justice au dodo, l'équipe de chercheurs a rassemblé toute la documentation disponible sur cet oiseau ainsi que sur un de ses proches parents, le Solitaire de Rodrigues, également disparu au même moment. Ils ont également examiné des spécimens conservés au Royaume-Uni et analysé le seul tissu mou de dodo existant, conservé au musée d'Oxford. La conclusion est claire : le dodo n'était ni lent ni maladroit, et certainement pas stupide. Au contraire, c'était un oiseau beaucoup plus actif et rapide qu'on ne le pensait, comme l'attestent les échantillons osseux analysés par les chercheurs. Neil Gostling, l'un des auteurs de l'étude, explique :
« Les preuves tirées des échantillons osseux montrent que le tendon du dodo, qui permettait de fermer ses doigts, était exceptionnellement puissant, comparable à celui des oiseaux grimpeurs et coureurs actuels. Le dodo était presque certainement un animal très actif et très rapide. »
Pourquoi le dodo a-t-il disparu ?
L'étude des chercheurs britanniques pourrait aider à résoudre le mystère de l'extinction du dodo, une énigme vieille de plusieurs siècles. En effet, si l'on prouve que ces oiseaux n'étaient ni maladroits ni lents, mais parfaitement adaptés à leur écosystème, comment expliquer leur disparition ? Neil Gostling poursuit :
« Ces créatures étaient parfaitement adaptées à leur environnement, mais les îles sur lesquelles elles vivaient étaient dépourvues de prédateurs mammifères. Ainsi, lorsque les humains sont arrivés avec des rats, des chats et des cochons, le dodo et le solitaire n'ont eu aucune chance. »
L'extinction du dodo aurait donc été provoquée par les humains, accompagnés des animaux qu'ils ont introduits sur l'île Maurice. C'est pourquoi l'étude du dodo et de son écosystème pourrait contribuer à protéger d'autres espèces menacées par l'impact des activités humaines, aussi bien sur l'île Maurice qu'ailleurs. L'objectif, selon les scientifiques, est d'apprendre du passé pour préserver l'avenir. Et qui sait, peut-être même ramener le dodo à la vie, une idée que certains envisagent déjà.