L'aventure des deux universitaires qui prétendent avoir fait un voyage inattendu dans le temps en 1901

par Baptiste

23 Mars 2024

L'aventure des deux universitaires qui prétendent avoir fait un voyage inattendu dans le temps en 1901
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Est-il possible de voyager dans le temps ? Personne ne l'a jamais prouvé, mais l'expérience racontée par deux universitaires en 1901 résonne encore aujourd'hui. Découvrons-le ensemble.

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L'incident Moberly-Jourdain

L'incident Moberly-Jourdain

Deror avi/Wikimedia commons - CC0 1.0 DEED

Tout le monde aimerait pouvoir voyager dans le temps, revenir dans le passé pour vivre des époques évocatrices ou aller dans le futur pour découvrir à quoi ressemblera le monde de demain. Cependant, il n'est pas possible de le faire, du moins intentionnellement : tout au long de l'histoire, plusieurs témoignages d'expériences apparemment inexplicables ont été rapportés, et l'un d'eux remonte à 1901. Les protagonistes de ce curieux épisode étaient deux femmes anglaises issues du milieu universitaire : Anne Moberly et Eleanor Jourdain.

Au début du XXe siècle, les deux femmes se sont rendues en vacances en France pour visiter le château de Versailles, résidence de la reine Marie-Antoinette. Cependant, quelque chose d'inattendu s'est produit, devenu célèbre et connu des générations futures sous le nom d'"incident Moberly-Jourdain". Moberly, directrice d'une école, et Jourdain, professeure, ne connaissaient pas très bien l'histoire, au point de craindre que la visite ne soit ennuyeuse : elles ne pouvaient imaginer que cette chaude journée d'août changerait leur vie.

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La visite du Petit Trianon

La visite du Petit Trianon

Élisabeth Vigée Le Brun/Wikimedia commons - Public domain

Après avoir visité la Galerie des Glaces, Moberly a proposé à son amie de visiter le Petit Trianon, le petit château dans le parc du Grand Trianon, construit entre 1762 et 1768 pendant le règne de Louis XV, qui l'avait offert à sa jeune épouse de 19 ans, Marie-Antoinette. Mais pendant le trajet, quelque chose d'étrange s'est produit: l'atmosphère est soudainement devenue lourde, oppressante et mélancolique. Soudain, les deux femmes ont commencé à entendre des bruits étranges et des mélodies qui semblaient appartenir à une autre époque, jusqu'à ce qu'elles rencontrent des hommes "vêtus de longs manteaux gris-vert avec de petits chapeaux tricorne", qui ont invité les académiciennes à continuer leur chemin pour atteindre leur destination.

Une fois arrivées au Temple de l'Amour, Moberly a remarqué un homme au visage désagréable, au regard méchant, et peu après, un autre gentleman aux manières courtoises est apparu, pointant du doigt le Petit Trianon. Là-bas, elle a vu une femme blonde assise sur l'herbe, portant un chapeau blanc et une robe d'été hors du temps, en train de dessiner. À la suite de cet épisode, la directrice a associé cette figure féminine à la reine Marie-Antoinette, lorsqu'elle a vu son portrait de 1785 peint par Adolf Wermüller : l'apparence de la femme qu'elle avait rencontrée dans les jardins du château était identique.

Les deux universitaires ont-elles vraiment voyagé dans le temps ?

Les deux universitaires ont-elles vraiment voyagé dans le temps ?

Desconhecido/Wikimedia commons - Public domain

Une semaine après cette expérience incroyable, les deux femmes ont réussi à en discuter et ont décidé de la raconter dans un livre intitulé "An Adventure", publié en 1911. La publication a connu un succès extraordinaire, même si elle a été critiquée par des revues spécialisées en parapsychologie : par exemple, les deux femmes ont mentionné un pont sur lequel elles auraient marché mais qui, dans le palais d'origine, n'aurait jamais existé.

Moberly a décrit les personnes rencontrées comme "anormales", semblables à des sculptures. Les deux femmes ont tenté de reproduire l'expérience, mais n'ont pas retrouvé le même chemin que la première fois. Elles ont donc conclu que l'endroit était hanté et ont publié le livre sous deux pseudonymes, Elizabeth Morison et Frances Lamont. Selon l'écrivain Philippe Jullian, les universitaires se sont en réalité retrouvées au milieu d'une véritable fête, organisée par le poète français Robert de Montesquiou, qui vivait près du palais et aimait organiser des événements à thème et des fêtes costumées.

Une explication certainement plus rationnelle que l'hypothèse du voyage dans le temps, même si ce qui s'est vraiment passé ce jour d'août 1901 est destiné à rester un mystère.

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