Pourquoi est-il si difficile de renoncer à certains aliments ? La réponse selon la recherche

Il y a des aliments qui nous donnent envie d'en avoir encore. Nous avons peut-être déjà mangé et nous sommes rassasiés, mais nous voulons quand même une autre portion, un autre récipient, un autre plat. Cela se produit plus fréquemment avec des aliments goûteux et riches en calories, comme les menus des fast-foods, et peut dépendre de raisons biologiques, psychologiques et environnementales. Cependant, une récente étude a montré qu'il peut aussi y avoir des raisons chimiques derrière ce désir constant de nourriture. Voyons ce que cela signifie.

Pourquoi avons-nous toujours envie de manger ?

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L'envie continue de manger quelque chose peut sembler irrationnelle à première vue, mais c'est le résultat d'une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Alors que le besoin de nourriture est régulé par des signaux physiologiques, le désir de nourriture va bien au-delà.

Le plaisir de manger un plat calorique et savoureux active un mécanisme connu sous le nom de système de récompense alimentaire, au point de surpasser même la sensation de satiété. C'est là que le désir de nourriture l'emporte sur les besoins alimentaires, un phénomène beaucoup plus fréquent avec des aliments riches en calories, en matières grasses et en sucre. Il s'agit d'un contexte alimentaire riche en portions généreuses et en récompenses biologiques du cerveau qui, cependant, peut augmenter le risque d'obésité, avec toutes les conséquences pour la santé physique et psychologique qui en découlent.

Certains aliments nous "forcent" à en manger davantage : une découverte des chercheurs

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Les raisons pour lesquelles nous sommes enclins à consommer autant d'aliments hypercaloriques et savoureux pourraient également être une question de chimie. Selon une récente étude, un rôle fondamental dans ce processus est joué par les AGE, ou Advanced glycation end products (produits de glycation avancés). Ce sont des substances chimiques présentes dans les aliments cuits qui pourraient expliquer pourquoi les aliments savoureux mais peu sains nous rendent plus affamés.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l'Institut Buck en Californie ont mené des études sur de petits vers nématodes. La recherche a ainsi mis en évidence l'impact des AGE sur la faim et sur la capacité à prendre des décisions alimentaires saines. Selon le Dr Shanmugam, l'un des auteurs de l'étude :

"Les humains ont développé des mécanismes qui nous encouragent à manger autant de nourriture que possible pendant les périodes d'abondance. Nous stockons les calories excédentaires sous forme de graisse que nous utilisons pour survivre pendant les périodes de jeûne. La sélection naturelle a favorisé les gènes qui nous poussent à préférer les aliments savoureux, en particulier ceux avec une teneur plus élevée en sucre."

Mais pourquoi est-il si difficile de dire non ?

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La réponse, selon les chercheurs, réside justement dans le rôle des AGE. En effet, ces substances activent une voie de signalisation qui accroît le désir de manger. Le processus implique la tyramine, un composé présent à la fois dans le corps humain et dans certains aliments, qui agit sur les cellules nerveuses et stimule la production de l'hormone de la faim. La tyramine est activée par les AGE présents dans les aliments savoureux et se lie aux neurones de l'hypothalamus, la région du cerveau qui contrôle l'appétit et la satiété.

Lorsque cette liaison se produit, la tyramine provoque une augmentation de ces neurones et donc une sécrétion accrue de la ghréline, l'hormone de la faim. De plus, les AGE peuvent également augmenter la production de dopamine, le neurotransmetteur associé au plaisir et au système de récompense alimentaire. Selon l'étude, ce sont ces mécanismes qui expliquent pourquoi il est si difficile de résister aux aliments riches en AGE. Ou, pour le dire autrement, pourquoi nous dévorons un Big Mac ou un Whopper, et en voulons immédiatement un autre. Bien sûr, l'étude analyse les réactions des nématodes, mais elle représente certainement une première étape vers une meilleure compréhension du processus chez les humains également.