Pas seulement Anne Frank : trois journaux intimes peu connus de jeunes filles juives qui ont raconté l'Holocauste

par Baptiste

28 Septembre 2019

Pas seulement Anne Frank : trois journaux intimes peu connus de jeunes filles juives qui ont raconté l'Holocauste
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Un des événements les plus traumatisants de l'histoire de l'Europe a certainement été la folie nazie, coupable de l'un des plus grands génocides connus dans le monde. Primo Levi, parlant de cette période, a écrit que les seuls témoignages à notre disposition étaient ceux des "rescapés". Les "submergés", c'est-à-dire ceux qui n'avaient pas échappé à la mort, sont restés dans le silence.

Ce n'est pas tout à fait vrai : au cours de l'histoire, de nombreux journaux intimes d'adolescents juifs morts de l'Holocauste ont été découverts et publiés.

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Le Journal d'Anne Frank est le témoignage le plus connu d'une adolescente qui a vécu pendant les années du nazisme. Anna décrit sa vie comme une jeune fille qui lit les mythes grecs et romains, qui vit ses premiers amours, qui fait des blagues enfantines. Mais c'est aussi un journal rempli de peurs (déportation, mort) et d'espoirs (que l'horreur cesse). Mais Anne Frank n'était pas la seule fille à tenir un journal intime pendant les années de guerre, voici d'autres exemples non moins importants.

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Rutka Laskier. Rutka a écrit son journal intime en 1943, à l'âge de 14 ans, alors qu'elle était enfermée dans le ghetto de la ville polonaise de Będzin. Mais ses mémoires ont été brusquement interrompues : trois mois après avoir écrit sa première phrase, Rutka a été déportée à Auschwitz, où elle est morte. Le journal est plein de peurs et d'angoisses, mais aussi d'espoirs.

"Si seulement je pouvais dire que c'est fini, on ne meurt qu'une fois... Mais je ne peux pas, parce que malgré toutes ces atrocités, je veux vivre et attendre le lendemain", ce sont certains des mots les plus touchants.

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Renia Spiegel. Le journal de Renia couvre 3 ans, de 1942 à 1945. Renia et sa sœur Ariana vivent avec leurs grands-parents dans le ghetto de Przemyśl jusqu'à ce que son petit ami, Zygmunt Schwarzer, cache la fille et ses parents dans le grenier de la maison de son oncle. La cachette est découverte et Renia ainsi que les parents de Zygmunt sont fusillés.

Zygmunt trouve le journal de Renia et complète sa dernière page par ces mots : "Trois coups ! Trois vies perdues ! C'est arrivé hier soir à 22h30. Le destin a décidé de m'enlever mes êtres chers. Ma vie est finie. Tout ce que j'entends, ce sont des coups, des coups... Ma chère Renusia, le dernier chapitre de ton journal est completé".

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Eva Heyman. Eva commence à écrire le 13 février 1944. Elle a 13 ans et vit avec ses grands-parents à Nagyvárad (Hongrie) parce que ses parents sont séparés et sa mère, Agnès, est en France. La main d'Eva s'arrête le 30 mai de la même année, lorsque les Allemands commencent les rafles. Eva est déportée à Auschwitz, où elle meurt. La mère retourne en Hongrie à la recherche de sa fille, mais est déportée à son tour. Agnès, cependant, parvient à survivre.

À la fin de la guerre, la femme de service des grands-parents d'Eva rencontre Agnès et lui remet le journal d'Eva. Agnès le publie et se suicide peu après.

Eva, Renie et Rutka ne sont que quelques-unes des adolescentes dont la vie a été brisée par le nazisme. Ce sont des adolescentes mortes, mais elles nous ont donné la meilleure arme contre la répétition de l'horreur : la mémoire.

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