Le dialecte, c'est comme une seconde langue : le parler, c'est donner au cerveau les mêmes avantages que le bilinguisme

par Baptiste

07 Octobre 2018

Le dialecte, c'est comme une seconde langue : le parler, c'est donner au cerveau les mêmes avantages que le bilinguisme
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Des années de recherche ont démontré que le bilinguisme apporte de nombreux bienfaits au cerveau : parler deux langues ou plus protège contre la maladie d'Alzheimer, améliore la concentration et la capacité de résolution de problèmes, améliore la flexibilité cognitive.

Certains chercheurs se sont demandés si le fait de parler plus d'un dialecte d'une même langue pouvait avoir plus ou moins les mêmes avantages : selon les résultats de leurs études, il semble que oui.

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pixabay.com

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Les linguistes s'accordent à dire que la distinction entre un dialecte et une langue est totalement arbitraire. 
Les chercheurs ont d'ailleurs constaté des améliorations cognitives lorsqu'une personne parle des langues dont la grammaire, le vocabulaire et la prononciation diffèrent - comme l'anglais et le japonais - ou des langues qui se ressemblent, comme l'espagnol et le catalan.

Alors, qu'est-ce qui produit un travail cognitif si ce n'est les différences linguistiques ? Selon les chercheurs, ce n'est pas la diversité des langues qui entraîne le cerveau, mais la capacité de passer d'un registre à un autre. En anglais, ça s'appelle un switch.

Une étude a mené une expérience sur trois enfants chypriotes : à Chypre, la langue officielle est le grec standard, mais dans la vie quotidienne, le grec chypriote est parlé, ce qui diffère du premier en vocabulaire et grammaire. Le premier groupe d'enfants ne parlait qu'une seule langue, le second deux langues et le troisième deux dialectes du grec. Les enfants qui connaissaient plus d'une langue ou d'un dialecte ont obtenu de meilleurs résultats à un test cognitif que ceux qui ne connaissaient qu'une seule langue.

Les chercheurs ont découvert au cours de l'étude que ce n'est pas tant la diversité de la langue apprise par rapport à celle de la langue maternelle qui joue en faveur des compétences cérébrales, mais plutôt la capacité de passer d'une langue à une autre : les enfants qui parlent le dialecte changent de registre selon qu'ils sont à l'école ou dans des situations plus familières. C'est suffisant pour être bénéfique au cerveau... le prestige et/ou la complexité de la langue n'a rien à voir !

Maintenant, vous pouvez être fier de parler le dialecte - au moins là où c'est permis : votre cerveau vous remercie !

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