Une nouvelle théorie suggère que c'est l'ovule de la femme qui choisit le spermatozoïde... et non l'inverse !

par Baptiste

19 Avril 2018

Une nouvelle théorie suggère que c'est l'ovule de la femme qui choisit le spermatozoïde... et non l'inverse !
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L'image du spermatozoïde qui, après une course folle et une compétition sans scrupule, vient enfin féconder l'ovule est dans l'esprit de tous.
La théorie selon laquelle tout dépend de la force du gamète mâle qui parvient à vaincre la compétition est celle que nous avons tous étudiée à l'école mais il existe des études qui remettent en question cette hypothèse depuis quelques années maintenant, révélant que le gamète femelle pourrait jouer un rôle moins passif que nous le pensions.

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Un rôle moins passif que nous le pensions jusqu'à présent.

Un rôle moins passif que nous le pensions jusqu'à présent.

Wikimedia Commons

Le premier à proposer cette nouvelle théorie avec le plus de détermination est le professeur Joseph Nadeau, chef de la génétique du Pacific Northwest Research Institute, qui étudie la fertilisation depuis 2005 après avoir obtenu des résultats discordants sur les combinaisons génétiques dans le cadre de l'une de ses études.
D'après ce que nous savons, la fécondation aléatoire devrait conduire à des proportions de combinaisons génétiques dans la progéniture bien spécifiques (vous rappelez-vous des lois de Mendel ?), mais Nadeau a trouvé des anomalies qui l'ont amené à supposer qu'il y a peu de place au hasard : à la fin de la course, l'ovule serait capable de mettre en œuvre une véritable sélection.

"Des études ayant obtenu ce genre de résultats inattendus, il y en a beaucoup, mais pour une raison ou pour une autre, personne ne s'est jamais placé dans la position de les considérer non pas comme un fait aléatoire, mais comme un "choix" du gamète féminin", explique Nadeau.
"Cela s'explique peut-être par le fait que l'anatomie reproductive féminine est de nature plus cryptique et donc difficile à étudier", a suggéré la collègue Mollie Manier.

Comment ce processus sélectif hypothétiquement mis en œuvre par l'ovule fonctionne-t-il dans la pratique ? Comme explication possible, Nadeau suggère le rôle joué par l'acide folique (vitamine B) dans la communication cellulaire entre le spermatozoïde et l'ovocyte : les anomalies de certains gènes pourraient interférer sur la force avec laquelle les deux gamètes s'attirent l'un l'autre et donc favoriser un spermatozoïde plutôt qu'un autre.
Cependant, pour comprendre si c'est vraiment ce qui se produit, des études biochimiques approfondies seront nécessaires. Nous sommes très curieux de savoir si la théorie trouvera des confirmations...

Sources :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3478648/

http://www.genetics.org/content/207/2/369

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