Avant les climatiseurs, les hommes refroidissaient les maisons avec des techniques ingénieuses qu'aujourd'hui on ne connaît plus

par Baptiste

17 Mai 2017

Avant les climatiseurs, les hommes refroidissaient les maisons avec des techniques ingénieuses qu'aujourd'hui on ne connaît plus
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Depuis la nuit des temps, l'homme a eu l'instinct de chercher et de construire des lieux qui puissent lui permettre de vivre à l'abri des éléments ou des ennemis. Ces structures, que nous appelons communément "maisons", ont été réalisées de manière très différente selon la zone de la planète où on se trouve, et rentrent dans la définition de l'architecture spontanée ou vernaculaire, étudié depuis longtemps par Bernard Rudofsky: cette architecture qui naît d'une manière naturelle et qui dépend uniquement des besoins de ceux qui l'habitent, des matériaux disponibles dans le territoire et des conditions climatiques ou environnementales.

Comme vous le comprendrez, il y a une énorme quantité de types de construction et de solutions ingénieuses qui font partie du patrimoine de l'humanité. Et qui aujourd'hui, à l'ère de la mondialisation, nous risquons de voir disparaître.

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Les maisons ruches de Harran

Les maisons ruches de Harran

Sarah Murray on Flickr/ Beehive Houses of Harran, Turkey

Dans le Sud de la Turquie, il existe une ville appelée Harran où les maisons étaient construites en forme de ruche. On utilisait des briques de boue et de pierres disponibles dans la zone. Elles étaient construites rapidement et permettaient la ventilation la journée à travers des trous latéraux et le chauffage de la nuit grâce à la cheminée placée au sommet. Aujourd'hui, elles ne sont utilisées que comme cagibis.

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Les toits d'algues du Danemark

Les toits d'algues du Danemark

Seier + seir on Flickr

Pour éviter de gâcher du précieux bois, les habitants de l'île de Læsø au Danemark ont commencé à construire des toits à base d'algues, en particulier de zostère marine. Ces constructions particulières arrivaient à résister à presque tout type d'événement météorologique, car elles étaient imprégnées d'eau salée et attachées les unes aux autres, couche après couche.

Les réservoirs iraniens qui refroidissaient l'eau

Les réservoirs iraniens qui refroidissaient l'eau

Wikimedia user Zereshk

Dans un pays comme l'Iran qui comprend de nombreuses zones arides, recueillir et conserver de l'eau peut être vital. Ces réservoirs étaient équipés de prises d'air qui permettaient le refroidissement et empêchaient la condensation et la dispersion.

Les maisons « poreuses » de la Malaisie

Les maisons « poreuses » de la Malaisie

Flickr user tukangkebun

En Malaisie, on construisait des maisons pouvant faire face autant que possible aux pluies et à l'humidité. Entièrement en bois, elles avaient des pores qui permettaient une ventilation continue et maintenaient les murs secs. Même les poteaux sur lesquels elles étaient érigées servaient à les protéger de l'eau du sol.

L'architecture globalisée

L'architecture globalisée

À l'ère de la mondialisation, toutes ces nuances se perdent rapidement.

En général, on utilise des matériaux tels que le métal, le béton et le verre comme symboles d'une architecture avancée, alors que l'on abandonne les briques et les éléments végétaux parce que considérés comme obsolètes. Et pourtant toutes les techniques précédentes sont le fruit de siècles de savoirs, conçues justement pour s'adapter au climat du lieu.

Ces techniques permettaient par exemple de refroidir et de réchauffer une pièce d'une manière naturelle et « passive », mais nous préférons les ignorer. Mieux vaut construire un cube de béton et le doter de boîtes blanches bruyantes et coûteuses en énergie...

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